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Le théâtre de l’humain de Jean Tronson

Le théâtre de l’humain aux Editions Carrefour du net

 18 novembre 2012

« Le Théâtre de l’humain » de Jean Tronson, c’est un cri de révolte. L’expérience, le vécu de l’homme (militant associatif dont la Ligue des Droits de l’Homme, connaissance de l’univers carcéral…) a nourri la matière de ces pièces. Les dialogues sont incisifs, mordants –mais non dénués d’humour-, à la limite de la désespérance.

Tout cloche dans cet univers là. Puissent le dégoût, le sentiment d’injustice, amener le lecteur à s’identifier, à réagir, car Jean Tronson n’attend pas moins que de provoquer en nous un électrochoc salutaire. Voici trois extraits de chacune des parties de son « Théâtre », qui n’en est pas un. Faites-vous, chers lecteurs, une idée dans les extraits proposés.

 Laissons Jean Tronson parler lui-même de ses pièces :

« La première est un huis clos dans ce monde clos qu’est la prison. Elle met en scène deux détenus que tout oppose : l’un, bourgeois d’âge mûr des beaux quartiers, bien éduqué, conformiste, matérialiste ; l’autre, « jeune des cités », impulsif, violent, idéaliste. On entre en prison et l’on en ressort qu’à la fin de l’histoire avec, j’espère, un regard différent sur ce monde caché voire ou oublié (le résultat est le même) et qui, en dépit des discours et des dénégations, est partie intégrante de notre société.

 La deuxième se passe dans une multinationale ou l’on applique le « management », mot aujourd’hui admis dans le vocabulaire de l’homme de la rue, sans savoir forcément ce qu’il recouvre, ce qu’il signifie concrètement. Alors je le dis, je l’explique, je le décris par le menu, au quotidien. Un univers où le seul objectif est « les objectifs », pour l’argent et ce… à tout prix et par tous les moyens ; un univers totalement déshumanisé ou le personnel est réellement réduit désormais à « des ressources humaines » ; un univers où la conscience professionnelle n’est qu’une faiblesse de looser passéiste et la considération du client, une notion ringarde contreproductive pour des cochons de payants ; un univers où calibrage et formatage s’appliquent autant à la production qu’à ceux qui la produisent. La confusion entre humains et robots est, depuis longtemps, d’actualité.

La troisième met en scène, un seul personnage avec un banc et un vieux chêne pour décors. L’action se situe dans une ou deux générations, au crépuscule de la vie de ce « dernier des mohicans » à avoir eu le privilège de connaître l’esprit critique et le libre arbitre, avant que naissent et croissent, ces « générations de l’écran », éduquées autant par la publicité que par les médias qui instillent dans les esprits, la pensée unique, celle qui permet d’acquérir pouvoir et argent… et de les garder. »

Claude David

 

 

 

 

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