Actualité du Sud de l'Aisne et de ses environs

Commémoration émouvante 60 ans après le drame

 

15 octobre 2012
Courtemont Varennes

Varennes, le 11 octobre 1952,  21h.  La fête patronale de ce petit village de 200 âmes tourne au cauchemar: un conducteur ivre (multirécidiviste) fauche 8 pompiers sur la route qui traverse le village. Bilan : 3 morts - le lieutenant Georges Michon, le caporal Louis Topin ,le sapeur Félicien Delettre -  et 4 blessés (le caporal Pierre Dufresnois, les sapeurs André Boudin ,Pierre Topin,  René Borsani). Un seul d'entre eux, Maurice Doulet, pétrifié d'horreur devant la scène de carnage, et  miraculeusement indemne, trouvera  la force d'avertir  les secours. Quand au conducteur, Jacques Le Marinier,  il dira qu'il n'avait pas vu le cortège qui marchait au pas cadencé sur la voie,  le percutant de plein fouet..
Ecrasée par le chagrin,  la population du village et de toute la région n'a jamais oublié ce drame. Il est resté vivace encore plus douloureusement ancré dans toutes le mémoires des villageois et des proches des victimes qui se recueillent lors de toutes les cérémonies commémoratives devant la stèle érigée en 1953 en l'honneur des 3 victimes.
Pierre Topin ému reçoit la médaille de l'assemblée Nationale Ce  60ème anniversaire a rassemblé population, élus (Jacques Durthaler maire du village, Eric Mangin conseiller général, Jacques Krabal député de l'Aisne), pompiers de la caserne de Trélou, les JSP de Château-Thierry et les enfants des écoles du village devant le monument. Ce touchant hommage s'est déroulé en présence de l'un des survivants Pierre Topin (fils de  l'une des trois victimes et lui-même, alors  âgé de 20 ans, gravement blessé). Emu aux larmes, il a  reçu la médaille de l'assemblée nationale  des mains du député Jacques Krabal. Juste avant ce cérémonial,  une messe célébrée par l'Abbé Gandon (voir article)  avait réuni l'assemblée dans l'église suivie par un dépôt de gerbe sur les trois sépultures.  A l'issue des discours, les participants  ont prolongé ces instants de communion  dans la salle de la mairie,  bien à l'abri… car en ce triste anniversaire il pleuvait des cordes : même le temps s'était mis au diapason de  l'émotion ambiante.

Brigitte letellier
Crédits photos : Brigitte Letellier


Articles des quotidiens de l'époque

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 Célébration et recueillement
L’acte de mémoire des 3 victimes du tragique accident du 11 octobre 1952 a commencé par une célébration à l’église du village.

Mr le maire, des conseillers municipaux, des pompiers de Trélou et des jeunes pompiers de Château-Thierry y étaient présents avec des descendants ou des proches des victimes.
L’abbé Henri Gandon a voulu souligner que l’évènement tragique a eu lieu durant la fête patronale du village dont le saint patron est St Denis, 1er évêque de Paris , mort martyr vers 258. Une statue dans l »église le représente, la tête coupée et portée par le saint martyr.
L’abbé dans son commentaire des textes a appuyé sur le fait que Jésus a été victime d’une mort tragique, mais voulue et organisée par ceux qui n’admettaient pas sa manière de parler de Dieu son Père et la manière dont il parlait de lui .
Au moment de la mise en croix, des personnes accompagnaient Jésus et Joseph d’Arimathie a manifesté l’honneur et le respect du aux morts en demandant que Jésus ne reste pas la nuit accroché à la croix.. Il a eu le courage d’aller trouver Pilate..
Une façon de faire le lien avec l’acte de mémoire d’aujourd’hui.
En rappelant que nous faisons mémoire de ces 3 victimes dans l’Espérance de la Résurrection, nous croyons que ces hommes, d’une manière difficile à exprimer , interviennent pour que leur dévouement, leur générosité se poursuivent aujourd’hui..Cela a été dit en direction de la dizaine de jeunes  pompiers  de Château Thierry.
Mme Sofi Dussart a accompagné cette célébration chaleureusement recueillie à l’orgue.
Avant de sortir, l’abbé a béni l’ambon (pupitre) fabriqué pour la circonstance par un habitant du pays en famille avec l’une des victimes.
Puis l’assemblée se dirigea vers le cimetière pour y déposer trois gerbes.
Henri Gandon
Crédits photos : Henri Gandon

 

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