Actualité du Sud de l'Aisne et de ses environs

Brocantes en dérive

14 mars 2013

Son origine se perd dans la nuit des temps et sa dénomination peut se décliner d’une bonne demi-douzaine de façons (braderie, brocante, foire à tout, foire aux puces, rederie, etc…) et, le plus souvent, son organisation est assurée par des associations ou des comités de quartier qui trouvent là matière à un moment d’animation de la localité en offrant à tout un chacun l’occasion de faire le vide de ses armoires ou débarras en proposant aux chineurs un étalage ou l’insolite et le désuet peuvent se côtoyer en un sympathique bric-à-brac…
Mais au fil des années nos vides-greniers sont en train de perdre leur âme, car là où le vendeur occasionnel était le roi d’un trottoir où ses casseroles dépareillées et ses piles de disques voisinaient avec une antédiluvienne bicyclette, des marchands, qui n’ont rien à voir avec le commerce de la vieillerie, prennent peu à peu possession des lieux pour proposer au chaland des étalages de produits allant du gadget révolutionnaire aux fringues en tout genre.
Rien de plus normal que le boulanger du coin fasse étalage de ses pains et qu’un peu plus loin le boucher-charcutier propose quelques pâtés ou saucisses de campagne mais que viennent faire sur une brocante un marchand de couteaux qui n’ont de Laguiole que le nom, un vendeur de chaussures ou un camelot qui vous propose un étalage de (faux) parfums de grande marque.
Ces gens-là ont de multiples occasions d’exercer leurs talents (marchés ou foires commerciales notamment) alors de grâce ne nous gâchez pas notre plaisir de chiner et  laissez-nous flâner tranquillement le dimanche en espérant, au hasard d’un improbable étalage, faire la découverte qui illuminera notre week-end…
Jacques Gille      

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