2 avril 2010
Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires et un genre littéraire souvent oral au départ puis passé par l'écrit ensuite, il est associé aux arts oratoires et du spectacle et constitue l'une des formes les plus anciennes d'expression bénéficiant depuis une quarantaine d'années d'un mouvement de renouveau qui a vu émerger de nouveaux adeptes tant chez les pratiquants que chez les auditeurs.
C'est en surfant sur cette mode que la Bibliothèque Départementale de Prêt de l'Aisne, relayée par les bibliothèques rurales, à lancé « Le Printemps des Conteurs » qui, en une vingtaine d'étapes allant de La Capelle à Etampes-sur-Marne et de Tergnier à Braine, vient de proposer sa dixième édition, l'occasion d'un best of afin de (re)découvrir les spectacles qui ont marqués un public toujours plus fourni d'année en année.
Parmi les rencontres proposées aux sud-axonais : Philippe Sizaire (plus un raconteur qu'un conteur) venu délivrer dans un Foyer Rural de Beuvardes plein comme un œuf ses « Contes sans domicile fixe » soutenu par la musique, parfois un peu trop envahissante, de Zmala un couple de musicien franco-québecois, Michel Boutet (mi-conteur mi-chanteur) qui a emmené le public d'Essômes-sur-Marne à la rencontre de « Jean-Guy Douceur » et enfin Pépito Matéo (l'un des pionniers de ce renouveau du conte) qui a embarqué ses auditeurs de Chézy-sur-Marne dans une nuit aux urgences d'un hôpital ordinaire, prétexte à une jubilation de la parole oscillant entre humour (parfois plus que noir) et poésie. A noter également la déroutante escale cotterézienne de Michel Abécassis, prétexte à des jeux d'écriture sans grand intérêt autour de « l'Oulipo » genre littéraire cher à Raymond Quéneau et Georges Pérec mêlant jeux de mots et de sons...
Si le (prin)temps des conteurs version 2010 s'est achevé il nous reste, en attendant la cuvée 2011, la possibilité de prolonger le plaisir du conte en dénichant sur les rayonnages d'une bibliothèque l'un de ces recueils fourmillant de la magie de ces traditions et récits populaires qui faisaient les délices de nos aïeux à une époque où la télévision ne s'était pas encore immiscée dans le quotidien familial.
Jacques Gille crédits photos : Jacques Gille
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